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Afin d'illustrer notre sujet, nous mettons à la disposition de nos lecteurs un dossier composé de pages extraites de Wikipédia. Ceci évite le double emploi ainsi que les pages exagérément volumineuses tout en permettant un accès spécifique. Il est cependant évident que nous ne revendiquons en rien la paternité de ce dossier dont la propriété intellectuelle ne nous revient pas.
On aurait tort de penser, comme le compte-rendu du livre « La fission fait la force » ou « Fermi et l’énergie nucléaire » (Grandes Idées de la Science » (Journal « Le Soir ») le laisse supposer, que cet ouvrage ne soulève pas un point essentiel qui ne cesse de tarauder les ufologues au même titre que l’utilisation à des fins militaires de l’énergie nucléaire ne cessa de tarauder Fermi, à savoir : le paradoxe de Fermi.
En effet, ce point est bel et bien soulevé dans l’ouvrage, mais il n’en constitue qu’une toute petite partie là où il y avait moyen d’en parler très longuement. Comme de fait, serait-on en droit de dire puisque, dès le départ, le titre du livre se montre très clair quant à son orientation.
Mais que dit le paradoxe de Fermi ?
En gros, il souligne le fait que, statistiquement parlant et, en extrapolant comme le fera l’astronome soviétique Kardashev en introduisant certains paramètres qui paraissent évidents au monde scientifique, un très grand nombre d’endroits de l’univers devraient être habités par des civilisations intelligentes, très probablement largement supérieures à la nôtre, lesquelles auraient donc du se manifester de longue date, or nous n’en trouvons aucune trace, que ce soit sur notre bonne vieille planète bleue ou ailleurs.
A partir de là, on peut ramifier et raviver le débat en citant les travaux de Kardashev, du programme SETI, l’utilisation du télescope d’Arecibo (dont nous avons parlé sur BEL-RTL il y a quelques années), de l’analyse spectrométrique, la présence des quasars, etc. et multiplier d’une part la formulation : « civilisations hypothétiques » et d’autre part la question : « Où sont-ils ? » comme le voudrait une opinion très ufosceptique.
Bien sûr, on pourrait perdre son temps à souligner de rouge la première formulation en la replaçant dans son contexte qui dit pourtant clairement que ces civilisations auraient toutes les chances d’exister et blâmer la répétition de la question lancinante : « Où sont-ils ? » qui nous paraît assez hypocrite. Il nous faut bien admettre que, concrètement, ceci demeure un paradoxe qui se vérifie apparemment de lui-même et aussi par l’expérience.
Quoi que…
Pour pouvoir épiloguer sur cette question en toute connaissance de cause, il nous faut impérativement prendre en compte une foule de données qui, à elle seules, constitueraient facilement une encyclopédie bien fournie. Il faudrait par exemple évoquer l’échelle de Kardashev, mais également ses objections ou aménagements (cette échelle conçoit trois types de civilisations différemment évoluées, numérotées dans l’ordre croissant : I, II, et III et situait la nôtre à environ 0,72 dans les années 60), mais aussi la sphère de Dyson et bien d’autres considérations. Afin de faciliter la tache au lecteur désireux d’approfondir la question, nous mettons en ligne un document traitant de ces sujets (en fait une compilation extraite de Wikipédia).
Pour notre part, nous allons essayer d’examiner ledit paradoxe sous des angles si possible différents, avec ses pistes respectives, nous allons nous faire critiques et nous verrons où cela nous mène. Disons tout de suite qu’il s’agit d’un sujet très vaste que nous n’avons pas la prétention de boucler, que nous ne présenterons pas de positions officielles du CERPI mais éventuellement des opinions et que, faute d’éléments concrets nous n’apporterons pas de conclusions définitives.
En étudiant la question, nous avons rapidement compris un premier point qui échappe à beaucoup de monde : le paradoxe de Fermi est (sauf tout le respect que nous lui devons) mal posé. D’abord parce que Fermi a eu des précurseurs qui sont notamment Constantin Tsiolkovski (une sorte de visionnaire de l’astronautique un peu comparable à Jules Verne), lequel est décédé 15 ans avant la discussion d’où émergea le paradoxe, et probablement bien d’autres anonymes. Soit !
Ensuite, notre brave Enrico se base, dans son argumentation, sur la jeunesse de notre soleil par rapport à d’autres, lesquels laissent en effet supposer des âges plus avancés au niveau de civilisations. C’est en fait cette différence qui donne l’avantage théorique aux aliens sur le plan chronologique et permet d’imaginer que nous devrions pouvoir les percevoir, sinon concrètement, du moins sous la forme de l’image d’une activité intelligente.
Or, même en laissant de côté les notions de temps et de relativité de ce temps ainsi que sa valeur arbitraire dans un contexte comparatif, en laissant également la question de la rapidité (ou de la lenteur) d’évolution par rapport à la nôtre, il faudrait aussi imaginer des différences éventuellement négatives (ou positives) de rythme. C’est-à-dire que l’on se croit autorisés de penser que des individus différents pourraient se déplacer, penser, réagir, bref « vivre » n fois plus vite ou n’ fois moins vite que nous.
Ainsi, leur évolution, à supposer qu’elle passe par les mêmes stades (ce qui reste encore à voir !) que nous et se déroule de manière semblable et stéréotypée, pourrait être n fois supérieure ou n’ fois inférieure à la nôtre sur le même laps de temps. Pour des êtres situés à des millions d’années lumière, en dehors (ou en plus) des considérations de style Langevin, il faut pouvoir inclure cette éventualité dans l’ensemble des paramètres.
Secundo, sur le plan logique et comme l’a très bien signalé Freitas, le paradoxe est mal formulé. En effet, Robert A. Freitas, du Xenology Research Institute, considère que le paradoxe n'en est pas un et parle de l'« invalidité formelle du paradoxe de Fermi, qui ne peut pas être exprimé dans une forme syllogistique paraissant acceptable ». Si A équivaut à l'existence des extraterrestres, B à leur présence aux alentours de la Terre, et C qu'ils sont visibles, la formulation est : « Si A, alors probablement B, si B alors probablement C, or C n'est pas donc B et A ne sont pas non plus ». Cette formulation est sémantiquement et syntaxiquement invalide car « probablement » est un opérateur logique imparfait et non mesurable par le calcul. Selon Freitas, il faudrait reformuler ainsi : « Si A alors probablement B, si probablement B alors probablement C, or probablement C n'est pas, donc le probablement B n'est pas, en conséquence A n'est pas ». La formulation est alors sémantiquement valide si et seulement s'il est possible d'affirmer que « probablement C n'est pas » est vraie. Mais la valeur de « probablement C n'est pas » est indéterminée par l'expérience, donc cette seconde formulation est sémantiquement invalide. Il en découle que le paradoxe de Fermi n'a aucune valeur probante formelle. Selon Freitas, le paradoxe de Fermi n'en a que le nom ; il en caricature la logique en inventant le « paradoxe du lemming » : si la Terre était vide de toutes espèces sauf celle des lemmings, alors les lemmings devraient être partout. Cependant, la Terre est remplie d'autres espèces qui lui font concurrence et limitent leur développement. Si donc on n'observe pas de lemmings, c'est que la Terre abrite une abondance d'espèces qui luttent pour le contrôle des ressources.
Mais à côté de cela, reprenons le cours de l’histoire ou du moins celui des événements. Or donc, Fermi discute ce jour-là, à table, avec Konopinski, Teller et York. Nous sommes, semble-t-il en 1950. Puis, on nous signale que la discussion a lieu alors que Fermi est impliqué dans le projet Manhattan, à Los Alamos. Cependant, il se fait qu’à la suite de discussions internes sur le besoin d'un organisme permanent de gestion du programme nucléaire, la Commission de l'énergie atomique des États-Unis fut créée par l’Atomic Energy Act of 1946 pour reprendre les missions du projet Manhattan. Elle établissait un contrôle civil du développement atomique et retirait aux militaires la production et le contrôle des armes nucléaires. Les aspects militaires furent confiés à l’Armed Forces Special Weapons Project. Si le projet Manhattan cessa d'exister le 31 décembre 1946, le Manhattan District resta en fonction jusqu'au 15 août 1947. Or donc, d’un côté ou de l’autre, il existe une erreur de trois ans. Mais elle est potentiellement très importante !
Elle est importante notamment parce que 1947 est une date-clé bien connue en ufologie (Kenneth Arnold (24 juin) et Roswell (8 juillet)). L’importance du contexte, à la lumière de ces précisions, saute aux yeux ! Nous laisserons au lecteur le soin d’imaginer les différents scenarii possibles.
Quoi qu’il en soit, cela ne remettra pas le paradoxe en question ni n’en apportera la réponse mais permettra de juger quelque peu de sa pertinence relative et de son éventuelle utilisation dans un concept de camouflage.
Si donc Fermi a énoncé son paradoxe alors qu’il était encore impliqué dans le projet Manhattan, ce devait être au plus tard en 1947, puisque Wikipédia signale… 1950. Si quelqu’un disposait d’une chronologie exacte, cela ne serait pas de refus ! Nous comprendrons que la date correcte doit se situer quelque part entre 1945 et 1950. Mais peu importe car dans tous les cas, trois seules possibilités existent : avant, après ou en 1947. Si c’était avant, on pourrait dire que les cieux l’ont entendu, lui et le trio de savants affectés à la recherche nucléaire qui discutaient alors « tout naturellement » extraterrestres avant même que Kenneth Arnold ait soi-disant parlé de « soucoupes volantes » mais ovni soit qui mal y pense ! Si c’était en 1947, quelle merveilleuse coïncidence ! Bien sûr, nous devrons admettre l’absence de lien de cause à effet. Si c’était après, notre quatuor aurait alors été bien intoxiqué par la vague d’occultation qui suivit Roswell et Arnold, mais peut-être était-il seulement très sceptique, ce qui semble normal de la part de scientifiques. Dans ce cas toutefois, il devait alors aussi être un peu oublieux de la bataille de Los Angeles, à moins que ses accointances avec le domaine militaire lui ait permis de disposer d’explications plausibles qui ont été refusées au monde entier.
Un autre point que l’on ne peut s’empêcher de remarquer, c’est que Fermi se distingua surtout dans sa participation à la fabrication de la bombe atomique. Mais cela ne se limita pas, en matière de nucléaire, à la fameuse Bombe. Il travailla aussi à d’autres armes ou techniques basées sur le même principe. Nous ne doutons pas de ses problèmes de conscience mais relevons que ceux-ci furent soit tardifs soit qu’ils ne l’empêchèrent pas d’avoir de la suite dans les idées. Mais peu importe, ce qui nous intéresse c’est que l’utilisation de l’énergie atomique reste bien l’un des motifs fréquemment évoqués à propos de la venue d’éventuels extraterrestres sur notre planète et que l’énergie est l’un des arguments majeurs, fondamentaux, de l’échelle de Kardashev. Cette dernière envisage ni plus ni moins que l’étendue totale de l’univers, quant à Fermi son travail touchait à l’atome. Ici réside peut-être une idée un peu iconoclaste.
Il est étonnant qu'un savant tel que Fermi, pourtant habitué aux prodiges et bien conscient de ce que la soi-disant humanité peut produire de plus néfaste (nous ne parlons pas ici de "sa Bombe", mais de son passage à la frontière alors qu'il s'exilait aux States pour fuir le nazisme puisque son épouse était juive... Il s'agit d'ailleurs là d'un épisode de son histoire qui se doit d'être lu car de constater que le salut du monde a dépendu de faux papiers, de la notoriété d'un scientifique nobelisé, d'un certain laxisme inhabituel et du facteur chance donne froid dans le dos et ne doit être que très moyennement apprécié des Japonais...) ne se soit pas posé la question autrement à propos de son paradoxe.
Est-ce d'ailleurs vraiment ainsi que les choses se sont passées alors que les quatre hommes étaient attablés et occupés à discuter ? Est-ce qu'aucun de ceux-ci ne pouvait voir les choses autrement et, en tous cas, un peu plus loin que le bout de son nez, c'est-à-dire sans toujours vouloir tout ramener à l'être humain ? Pour notre part, nous sommes bien plus interpellés par leur paralysie mentale (et c'est un comble dans le cas présent !) et leur manque d'imagination que par le problème posé par le paradoxe lui-même. On peut d'ailleurs comprendre, en quelque sorte, cette dérive en fonction de l'époque : c'était la guerre froide et l'on focalisait là-dessus. Les esprits avaient été profondément traumatisés et raisonnaient bizarrement. Pour l'imagination, seule la rigidité scientifique semble en cause.
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C'est Hubert Reeves qui établissait un parallèle entre les extraterrestres et les grands voyageurs d'antan, qui ont découvert toutes les contrées du monde. Mais pourquoi donc une civilisation très différente devrait-elle calquer son comportement sur le nôtre ? Il faut au contraire pouvoir imaginer que nous pourrions passer pour très bizarres et marginaux aux yeux d'une telle civilisation, laquelle appartient peut-être à un paradigme sans aucun rapport avec ce que nous connaissons. Une parenthèse avec la vidéo ci-contre qui démontre que nous tenons compte des avis les plus sceptiques. |
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Peut-être ne réagirez-vous pas comme nous quant à cette plaque, mais en ce qui nous concerne, en dépit de ses qualités évidentes, nous dirons tout simplement qu'elle était mal fichue. La première chose qui saute aux yeux c'est que, toute question de racisme mis à part, seul l'homme blanc est présenté. Donc, si l'on se place du côté des extraterrestres, les Noirs ne sont pas des humains ! Même si l'on accepte l'extrapolation automatique chez nos interlocuteurs, on peut craindre l'expression d'une différence qui nuirait éventuellement aux rapports initiaux, au moins. Même chose pour les chinois, les japonais (qui, décidément, sont "servis" en la matière !), les coréens (dont certains feraient bien de se méfier de l'utilisation qu'ils pourraient faire de la bombe...) ou encore, pour faire court, les thaïlandais (et leurs fameuses lanternes). |
Un deuxième point est moins connu mais non moins réel, c'est que certains scientifiques de notre planète n'ont eux-mêmes rien compris à ce message. Pauvres extraterrestres, peut-être situés si loin que nous ne pouvons même pas l'imaginer, qui recevront peut-être un message devenu anachronique, par un moyen qui - pour nous - s'apparenterait sans doute aux signaux de fumée tant ils sont "évolués", dans un langage symbolique qui n'existerait plus depuis belle lurette (un peu comme si nous offrions un disque 78 tours en dialecte étrusque à l'un de nos enfants...) ! Nous les imaginons bien se gratter un peu la tête, faire peut-être quelques efforts pour comprendre, consulter une base de données afin de voir de quoi et de qui on parle et puis l'équivalent d'un guide du routard de l'espace pour y trouver: "Terre, planète très polluée, habitée par des Humains agressifs, stupides, prétentieux, condamnée à l'autodestruction ou à l'extinction au terme de la déchéance et des maladies. Déjà visitée par des colons très patients rapidement désabusés, l'endroit n'est franchement pas conseillé pour vos vacances. Les habitants n'ont pas encore compris le passage de ces colons sur leur planète, les ont pris pour des dieux ou les ont agressés, voire scandaleusement assassinés. Ils passent d'ailleurs leur temps à s'entretuer et à détruire complètement leur environnement etc...)
Pour conclure, bien qu'il serait possible d'encore avancer d'innombrables arguments, nous dirons que le paradoxe de Fermi est surtout une énigme quant à notre ignorance. Celle d'un être humain qui a l'art de ne pas voir ce qui est devant lui, de ne pas se rendre compte de certaines évidences, de ne pas pouvoir seulement accepter l'existence probable d'autres paradigmes et d'avoir les idées aussi courtes que certains avaient les cheveux longs, ou la spécialité de les couper en quatre...
L’un des reproches majeurs qui ont été formulés quant au paradoxe de Fermi réside dans son anthropocentrisme. A ce sujet, nous n’avons rien inventé, D’autres ont remarqué ce travers bien avant nous et Dieu merci car autrement cela aurait voulu dire qu’il serait passé inaperçu durant au moins soixante ans ! Cependant, cela signifie-t-il que les choses aient changé pour autant ? Pas vraiment nous semble-t-il, ou alors de manière bien timide.
En effet, lorsque l’on évoque de nos jours d’éventuels extraterrestres, si l’on n’ironise pas leur représentation en les voyant comme de petits bonshommes verts avec un nez en trompette pour faire plus comique, on les imagine tels que nous sommes (à la seule différence près qu’ils habiteraient à l’autre bout de l’univers…), probablement plus intelligents et technologiquement mieux équipés (c’est à peu près la seule concession qu’on leur accorderait) ou en tous cas humanoïdes (ils nous ressembleraient mais à quelques – petites – différences près). Bien sûr, certains parlent de reptiliens, d’insectoïdes, voire d’aryens, ou encore de petits gris, minces à grosse tête et/ou avec de grands yeux noirs hypnotiques ou de créatures difformes, monstrueuses, délirantes… Mais cela ne fait pas sérieux. Il nous est difficile de souscrire à pareilles hypothèses.
Mais la morphologie n’est pas seule en cause. Dans l’anthropocentrisme dont nous parlons, nous pourrions être parents éloignés, nous serions passés par les mêmes stades d’évolution qui seraient d’ailleurs des étapes obligées, ils habiteraient une planète aux conditions de vie semblables à la nôtre, une sorte de sœur jumelle. Les extraterrestres nous visiteraient parce que cela ferait partie de leur mentalité et de leurs besoins colonisateurs tout comme nous et l’un de leurs buts, à part l’édification scientifique au sens large serait soit de nous anéantir soit de nous parquer dans des réserves (ce qui s’est déjà vu quelque part, non ?) parce que, tout comme nous, ils seraient d’un naturel belliqueux, ou encore pour trouver chez nous des réserves énergétiques, des matières premières qui commenceraient à leur faire défaut (les pauvres, s’ils savaient !) L’anthropocentrisme en question va plus loin encore, d’une certaine manière, puisque certains ont formulé l’hypothèse de la terre rare qui voudrait que les conditions à réunir pour qu’une existence intelligente telle que la nôtre soient si exceptionnelles que l’univers ne serait pas assez vaste pour en offrir la probabilité. Somme toute, à ce niveau, c’est un peu prendre le paradoxe de Fermi à rebrousse-poil.
Dans le domaine, Kardashev va un peu dans le même sens anthropocentrique qui fait de l’humanité le nombril du monde. Cependant, il le fait par le biais de la question énergétique. Pour lui, une civilisation qui pourrait utiliser toutes les capacités énergétiques de sa planète serait une civilisation de type I (c’est-à-dire à peu près la nôtre ou ce qu’elle sera d’ici peu). Même chose pour la civilisation de type II en remplaçant toutefois la planète par son étoile et pour la III on envisagera alors la galaxie. Là, c’est le mode de vie, le concept évolutif, le système de fonctionnement qui est calqué sur le notre, servant de modèle ou de référence, qui est ensuite extrapolé et généralisé : les civilisations extraterrestres, si elles existent (et l’on ne manque pas de nous rappeler que leur existence demeure hypothétique, mais il ne faut pas rêver !) doivent forcément se conformer à cette norme dont nous sommes à l’origine.
Les humains, qui ont pourtant mille exemples à leur portée, sont décidément incorrigibles ! Tous les animaux de la création ont bien entendu un comportement très semblable à l’être humain ! Le léopard prend tous les jours le métro pour se rendre à l’usine, le dauphin suit assidument les matches de la coupe du monde de football (sauf ceux qui préfèrent le basket, par exemple) et le ver de terre passe à la pompe pour faire le plein de super. Ben voyons ! Comme de fait, à des milliers si ce n’est des millions d’années lumière d’ici, des gens qui nous ressemblent (ou à peu près) pensent forcément comme nous (ou à peu près), procèdent globalement comme nous (ou à peu près) ont les mêmes préoccupations et la même mentalité que nous (ou à peu près), ils doivent d’ailleurs aussi avoir le même passé que nous (oui : ou à peu près !) et s’il existe certaines approximations, c’est parce que nous le voulons bien ! Mais ces quelques différences (nuances ?) constituent le maximum que nous puissions faire pour eux. On accepte cependant, dans un élan d’esprit aventurier, qu’ils ne parlent pas le français, l’anglais ou l’espagnol. Quelle belle preuve d’imagination et quelle prise de risques !
Bien sûr, ces quelques exemples sont caricaturaux (mais le sont-ils vraiment tant que ça ?) Il est vrai qu'il faut être très permissifs pour imaginer des êtres qui répondraient à d'autres lois fondamentales, réputées universelles (en dépit de quoi l'abord de ces mêmes principes peut varier malgré tout au niveau quantique ou dans certaines conditions exceptionnelles, telles que les trous noirs; premier cas dans lequel on rétorquera toutefois que cela ne s'applique qu'à l'infiniment petit, mais nous y reviendrons). Il est inadmissible à nos yeux d'envisager des créatures qui survivraient en s'alimentant d'arsenic, substance qui - pour nous - est mortelle. Si les choses se confirment, un tel type de créatures aurait déjà été rencontré, il faudra le cas échéant que nous en fassions un autre article !) Il n'est pas plus concevable - toujours à nos yeux - qu'existent des différences énormes dans l'espérance de vie. Pas question d'imaginer, par exemple, des extraterrestres qui vivraient 25 000 ans !
Pourtant, ce sont bien des scientifiques humains qui auraient découvert des créatures vivantes (ô combien !) virtuellement immortelles, lesquelles auraient d'ailleurs la particularité bien singulière de se décider elle-même de mourir ! Nous serions sans doute bien étonnés si des humains devaient être nantis de cette même faculté en constatant de quelle façon les intéressés la mettraient en pratique. La question finirait probablement par devenir philosophique ou existentialiste et, un peu à l'instar de ce film avec Goldie Hawn (La mort vous va si bien) on constaterait effectivement certains inconvénients à vieillir sans cesse, avec tout ce que cela implique et à arriver progressivement dans un contexte pour lequel nous ne serions plus du tout adaptés. Étonnant, n'est-ce pas ? En tous cas, c'est à méditer !
Sans doute, avant d'examiner avec tant de sévérité nos éventuels "frères de l'espace", devrions-nous considérer notre propre humanité avec un œil plus critique. Sans entrer dans des débats interminables, nous allons convenir que, oui, l'Homme est une créature belliqueuse et qui en douterait devrait revoir ses livres d'histoire, mais nous pourrions poser la question autrement : l'Homme est-il fondamentalement agressif (belliqueux) ou bien l'est-il devenu par une certaine force des choses en raison de son contexte d'évolution ?
Prenons pour exemple l'homme des premiers temps. Quelles étaient ses principales préoccupations ? A part se trouver un abri pour lutter contre les ardeurs climatiques locales, veiller à la persistance de l'espèce (ce qui ne figurait sans doute pas parmi ses labeurs les plus pénibles !) il a été bien obligé de se défendre contre certains animaux qui les voyaient bien dans leur estomac, et de trouver de quoi manger et boire. Lorsque l'on sait qu'il existe la cueillette, l'agriculture, la pêche et la chasse, il ne restait pas énormément de possibilités de conflits. Sauf peut-être pour qui voulait devenir le chef de la tribu ou bien protéger l'une de ses femmes contre la convoitise du voisin (qui n'était pas encore facteur à l'époque !) Les choses se compliquent si l'habitat ne convient plus, que l'on déménage et que l'on arrive sur les terres d'autres hommes primitifs, qui n'ont rien demandé à personne et veulent juste qu'on leur fiche la paix.
Les choses se compliquent bigrement à partir du moment où un gibier de potence incommensurable a l'idée "de génie" d'inventer l'argent. A partir de l'instant où l'on commence à donner de la valeur aux choses, rien ne va plus ! Est-on certain que, partout dans l'univers, les êtres vivants et intelligents ont inventé la monnaie d'échange ? L'argent est-il une loi universelle figurant parmi les stades obligés de toute évolution ? Nous nous permettons d'en douter. Mais si tel devait être le cas, sans doute devrait-on intégrer, comme paramètre servant à mesurer l'intelligence, la faculté de la civilisation à vaincre cet obstacle.
On peut subdiviser le point précédent en deux questions : l'utilisation de l'argent et le recours à la violence. Peut-être s'agit-il là de deux points qui nous font passer, aux yeux d'extraterrestres, pour bien plus primitifs que nous l'imaginons. Cela aussi est à méditer !
Et si nous parlions énergie ? On l'a vu, Kardashev en fait un point essentiel de comparaison entre les civilisations. Mais sommes-nous certains d'avoir découvert toutes les formes d'énergie qui existent ? Fermi, justement, pouvait parler de ce sujet, lui qui venait de découvrir un moyen d'en fournir une quantité phénoménale avec peu de choses. Les parapsychologues ne cessent d'évoquer des types d'énergie qui nous dépassent toujours mais qui existent peut-être, lesquels révolutionneraient sans doute la planète et boulerseraient complètement la question tout comme, en théorie du complot, certains systèmes qui ne verraient jamais le jour à cause des lobbies.
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Dans tout cela, nous n'avons rien dit de Tesla qui aurait pu avancer un pion majeur sur cet étrange échiquier... |
En sus de ce qui précède et en regard de la violence et de l'argent, la colonisation est-elle systématiquement et universellement obligatoire ? Ce qui a été avancé jusqu'ici permet de revoir la question sous un autre angle.
Plutôt que la version nombriliste et narcissique de l'anthropocentrisme, nous pourrions être beaucoup plus sévères vis-à-vis de l'Humanité et comprendre que les extraterrestres nous trouvent aussi sympathiques et intelligents que ces satanées mouches qui nous harcèlent et que nous écrasons sans scrupules ni remords.
Pourquoi les extraterrestres ne se montrent-ils pas ?
Interview
d'un extraterrestre